Vinyles, Polaroid, carnets Moleskine… l’analogique, l’objet physique, revient en force. Etrangement, c’est au détour des années 2000, alors que le numérique offrait l’allured’une technologie exempte du moindre défaut, qu’on s’est soudain pris de passion pour
l’analogique. Simple nostalgie ? Force est de le constater : avec le temps, l’engouementpour les objets physiques va grandissant, générant au passage et de surcroît des revenussubstantiels. Plus intrigant : dans la Silicon Valley, l’analogique est partout, les rois du Net le vénèrent littéralement.
A quoi tient cet intérêt ? L’analogique aurait-il un pouvoir que le numérique n’a pas ? L’objectif de ce séminaire n’est pas de nier, encore moins de dénigrer les transformations fabuleuses que le Net permet d’opérer. Il vise au contraire à montrer la complémentarité du numérique et de l’analogique, à faire apparaître, plus précisément, que le numérique a besoin de l’analogique pour se développer et s’améliorer.
Pour notre démonstration, nous nous appuierons sur les travaux de sociologues, de politologues, d’économistes et de philosophes français et américains, tous spécialistes du Net, ainsi que sur des œuvres de fiction (romans, cinéma, séries) qui permettront d’élargir notre spectre en même temps que de diversifier les approches.
Avant toute chose, nous reviendrons sur la naissance du Web, la manière dont il a été pensé et conçu par son ou ses père(s). Nous examinerons son évolution à partir des années 2000 et nous pencherons plus particulièrement sur les mécanismes et les effets
liés à la centralisation afin de mieux circonscrire les forces et les limites du numérique.
Nous remonterons aux sources du boom de l’analogique et étudierons son essor, lesdéveloppements auxquels il donne sans cesse lieu, à travers différentes études de cas (du vinyle à Tesla et au New Retail de Jack Ma en passant par la tendance « NewTro »).
A travers la confrontation de supports analogiques et digitaux, nous nous interrogerons sur la nature de son pouvoir, qui se traduit de différentes façons et ne tient pas à l’objet en lui-même.
Nous examinerons sa valeur marchande, les perspectives économiques qu’elle ouvre, mais également sa valeur en termes d’apprentissage, de développement des facultés intellectuelles et créatives.
Nous explorerons enfin la place et le rôle prééminents de l’analogique dans la Silicon Valley afin d’en tirer toutes les leçons et d’en dégager un modèle à partir duquel vous devrez concevoir un projet en équipe liant numérique et analogique.
Intervenante : Barbara LAMBERT